L’association de deux écoles
La Martinière Diderot, situé dans le cœur historique de la ville de Lyon, présente la particularité d’être un établissement récent, créé à la rentrée 2006, et pourtant fortement ancré dans la vie et l’histoire lyonnaises. Il est né, en effet, de la fusion de deux lycées : La Martinière Terreaux, créée en 1833 et l’École de tissage de Lyon, devenue par la suite lycée Diderot, construite en 1884 au cœur du quartier des Canuts. La Martinière Diderot, établissement multi-sites, est logé dans des bâtiments faisant partie, eux aussi, du patrimoine lyonnais : l’ancien cloître des Augustins du XVIIe siècle, place Rambaud ; La Martinière Jeunes filles, immeuble de style Arts Nouveaux, bâti en 1905 rue de la Martinière ; le bâtiment de l’École de Tissage de Lyon, construit en 1933 sur les pentes de Croix-Rousse par l’architecte lyonnais Tony Garnier.
Les formations assurées par La Martinière Diderot s’ordonnent autour de deux pôles :
Le pôle arts appliqués design
Par la diversité des formations offertes et par la qualité des enseignements dispensés, il constitue un ensemble de tout premier ordre et place l’École Supérieure d’Arts Appliqués La Martinière Diderot parmi les meilleures au niveau national. On y prépare :
1_ Les diplômes nationaux des métiers d’art et du design (DNMADE, niveau Licence 3) autour de huit spécialités :
- DNMADE mention Graphisme / Spécialité : Design de communication, image et édition
- DNMADE mention Numérique / Spécialité : Motion design et interfaces graphiques
- DNMADE mention Mode / Spécialité : Design, recherche, image
- DNMADE mention Matériaux / Spécialité : Recherche et création textile-surface, mode, cadre de vie, image
- DNMADE mention Spectacle / Spécialité : Costume formes-couleurs-matériaux/exploration et réalisation
- DNMADE mention Espace / Spécialité : Conception spatiale et lumière
- DNMADE mention Objet / Spécialité : Savoir-faire, produit, innovation sociale : inventer le design
- DNMADE mention Événement / Spécialité : Design expérientiel
2_ Une CPGE , Classe Préparatoire à l’École Normale Supérieure Cachan, option Arts et Design industriel, et autres écoles du Design.
3_ deux classes de chaque niveau seconde, première et terminale STD arts appliqués.
4_ Le DSAAD (Niveau master, bac +5) : Diplôme Supérieur des Arts Appliqués option Design, 4 mentions :
- Design d’Espace
- Design Graphique
- Design Mode et Textile
- Design de Produit
Le pôle Industriel & scientifique
Il comprend des formations s’étalant du bac à la CPGE, en passant par des BTS et des bacs professionnels.
1_ Bac général avec des enseignements de spécialités scientifiques (sciences de l’ingénieur, maths, physique-chimie, sciences de la vie et de la terre, numérique et sciences informatiques).
2_ Baccalauréats technologiques : STD2A (arts appliqués, création et culture Design) , STI2D (industrie et développement durable avec 4 options au choix pour les élèves), STL sciences et technologies de laboratoire.
3_ Trois filières industrielles : textile/habillement, chimie/contrôle et régulation ainsi que maintenance industrielle, qui préparent chacune à l’ensemble des diplômes existants : Bac professionnel, Bac technologique, Brevet de technicien supérieur.
- BTS et Bac Professionnel MMV : Métiers de la Mode, Vêtements
- BTS IT : Innovation Textile, option Structures et option Traitements
- BTS Contrôle Industriel et Régulation Automatique
- BTS Maintenance des Systèmes
- BTS Métiers de la Chimie
Plusieurs formations : BTS CIRA, BTS MS, BTS IT, BTS MdC, Bac pro MEI sont également préparés par alternance avec différents partenaires, EDF, CFA INTERFORA IFAIP, SNCF.
4_ Une CPGE ATS prépare en un an des titulaires de BTS ou DUT aux écoles d’ingénieurs chimistes.
Un lycée des métiers
L’établissement est labellisé Lycée des métiers depuis 2004 pour les secteurs du textile/habillement et de la maintenance industrielle.
Les liens multiformes noués avec les milieux professionnels, le dynamisme des équipes enseignantes, la présence et la force des associations d’anciens élèves assurent aux jeunes intégrant ces formations, des résultats excellents, des poursuites d’études riches et variées, une insertion professionnelle facilitée.
La Martinière Diderot s’efforce ainsi de perpétuer les traditions d’excellence et de réussite héritées de son prestigieux passé.
La Martinière Terreaux
Né à Lyon en 1735 dans le quartier des Terreaux, d’une famille de tonnelier, Claude Martin s’engage à 16 ans dans les troupes de la Compagnie Française des Indes Orientales. Il rejoint Pondichéry comme simple soldat. Après la défaite des Français à Pondichéry et le traité de Paris en 1763, la Compagnie Française des Indes ne tarde pas à faire faillite. Claude Martin se met au service des troupes anglaises puis se lance dans les affaires avec une grande réussite. Il sera tour à tour conseiller financier et politique tant des anglais que des nababs, industriels, commerçants, banquiers, promoteurs immobilier. Militaire, il termine sa carrière avec le grade de Major Général.
Il meurt en Inde le 13 septembre 1800 à la tête d’une immense fortune. Il est enterré en Inde mais lègue par testament la quasi-totalité de sa fortune à la ville de Lyon, à charge pour elle de faire «établir une école pour instruire un certain nombre de garçons et filles». L’institution devra porter le nom de «la Martinière».
L’ouverture de cette école en 1827 dans le Palais Saint Pierre, aujourd’hui Musée des Beaux Arts, puis son installation en 1833 dans l’ancien cloître des Augustins, dans le quartier des Terreaux, où était né Claude Martin, est due à un autre lyonnais remarquable, Charles Henri Tabareau.
Ce polytechnicien crée une école technique aux programmes et aux méthodes pédagogiques tout à fait novateurs. Durant tout le XIXe siècle, l’école formera des cadres moyens du commerce et de l’industrie, alors en plein essor et attirera nombre de visiteurs illustres et de nombreuses délégations étrangères. Les frères Louis et Auguste Lumière diront leur fierté d’avoir été élèves de La Martinière. Dès sa création en 1832, la Fondation Claude Martin gère les fonds légués et administre l’école. Elle établit son propre budget et le soumet au Conseil Municipal de la Ville de Lyon. Grâce à d’autres legs dont celui de Madame de Cuzieu, un second bâtiment, destiné à la formation des jeunes filles jusque-là très peu présentes, est construit 33 rue de la Martinière.
Il est inauguré par A. Fallières, Président de la République, le 19 mai 1907. En 1926, 100 ans après sa création La Martinière passe dans le giron de l’état et devient école Nationale Professionnelle. Les élèves des ENP étaient admises sur concours, au niveau de la classe de quatrième, pour une scolarité de quatre ans. Suite à la réforme de 1959, elle prend le nom de lycée technique d’état et prépare à des baccalauréats et des BTS. L’augmentation des effectifs et la diversification des filières conduiront progressivement à la création d’annexes qui deviendront ensuite des lycées autonomes. Ainsi naîtront en 1963 La Martinière Duchère et en 1979 la Martinière Montplaisir. La maison mère a pris le nom de Martinière Terreaux.
En septembre 2006, le lycée La Martinière Terreaux fusionne avec le lycée Diderot pour constituer La Martinière Diderot.
À l’heure actuelle, les trois lycées La Martinière revendiquent leur origine commune et maintiennent entre eux des relations privilégiées. Ils continuent à bénéficier de l’aide de la Fondation Martin et de l’appui de la Société des Anciens Martins.
Diderot
C’est en 1884 que la municipalité de la ville de Lyon décide la création d’une école de Tissage pour former les ouvriers tisseurs mal armés pour répondre aux nouvelles exigences de la soie façonnée et leur permettre de s’adapter aux métiers mécaniques. Elle s’implante dans un premiers temps dans des ateliers situés rue de Belfort, actuelle place Marcel Bertonne au cœur du quartier des Canuts.
En 1927, l’école compte 1067 élèves en cours du soir ! Avec l’aide de l’État, la ville décide d’élever un bâtiment plus spacieux sur les pentes de la Croix Rousse, cours des Chartreux, actuel cours Giraud. Le maire, Edouard Herriot, confie les travaux à son architecte favori Tony Garnier dont ce sera la dernière œuvre à Lyon. Il élève un bâtiment avec, en façade, une ordonnance sobre et rectiligne rythmée par de grandes fenêtre entre poteaux et, derrière, traités comme un bâtiment industriel, des ateliers couverts de toitures en sheds. L’école est inaugurée le 12 Mars 1934 dans le cadre des manifestations marquant le centenaire de la mort de Jacquard. Le bâtiment principal et les ateliers seront inscrits à l’inventaire des monuments historiques en 1991. De ce passé prestigieux, l’école garde plusieurs tableaux tissés (l’essentiel des collections se trouve au musée des tissus et au musée Gadagne) et des métiers à bras de grande qualité. En 1984, un siècle après sa création, l’école, dont la structure a beaucoup évolué au fil du temps, se scinde en deux. Le pôle supérieur deviendra, en 1988, l’Itech–Lyon (Institut textile et chimique). L’ouverture successive de plusieurs filières technologiques, professionnelles et générales est venue compléter le pôle de formation aux métiers du textile. L’école de tissage devient alors la Cité scolaire Diderot, qui regroupe quelques 1300 élèves en deux établissements : un lycée d’enseignement général et technologique, et un lycée professionnel. De 1992 à 1996, la région Rhône-Alpes, qui depuis les lois de décentralisation a la charge des lycées, entreprend la rénovation complète des bâtiments. En juin 2004, la cité scolaire Diderot obtient le label «lycée des métiers du textile, de l’habillement et de la maintenance industrielle».
En septembre 2006, le lycée Diderot fusionne avec le lycée La Martinière Terreaux pour constituer La Martinière Diderot.